Présentation par l’éditeur
Dans l’histoire du langage, l’écriture arrive en second et se règle donc sur la prononciation. Pour qu’elle soit dite « phonétique », il suffit qu’à chaque phonème corresponde un seul et même graphème. L’idéal… Quasi réalisé en latin, approché en italien et en espagnol, mais largement inaccessible en français. Pourquoi ?
La cause essentielle tient à l’accroissement du nombre de phonèmes sans augmentation concomitante du nombre de graphèmes. S’ajoutent, au Moyen Âge, le souci ornemental d’étoffer les mots trop courts et, à la Renaissance, des préoccupations étymologiques d’érudits (parfois mal informés).
C’est aussi au XVIe siècle qu’apparaissent les premières velléités de réformes. Les volumes successifs du Dictionnaire de l’Académie auront beau adopter quelques propositions simplificatrices, elles se raréfient d’une édition à l’autre, surtout à partir de l’enseignement obligatoire, dont l’orthographe devient le fer de lance. La dernière tentative en date remonte à 1990. Ses allures de croisade valent qu’on s’y attarde.

Chronique
La première question qui se pose à la lecture de ce livre : C’est écrit pour qui, au juste ? L’auteur annonce qu’il veut prendre « une allure buissonnière qui n’ajoute pas le chemin de croix au chemin des écoliers », mais ce n’est pas le moins du monde écrit pour des écoliers. Par contre, il n’y a pas de citations bibliographiques et Wilmet se contente de lister à la fin quelques ouvrages pour apprendre plus, dans un des lesquels on trouverait la quasi-totalité des références non-citées par l’auteur. Donc, pas non plus un livre pour des universitaires, des professionnels du sujet. Alors, ce livre, il est pour qui ?
En fait, il s’avérait être le livre idéal pour moi qui, ayant quelques connaissances linguistiques de base, cherchais une entrée au sujet par voie d’une vue d’ensemble, et avec une focalisation sur les Rectifications récentes. Cette introduction à l’histoire de l’orthographe s’adresse donc au public intéressé. Mais il faut avoir un grand intérêt, c’est sûr. Continue reading →